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HUYANA POTOSI
Etant sportive et aimant les challenges, j’ai voulu tenter l’ascension du célèbre Huayna Potosi. Celui ci est réputé pour être un des 6000 les plus accessibles au monde. A noter que seulement 30% des gens atteignent le sommet. En effet il faut être en bonne condition physique et être acclimater afin d’éviter le mal des montagnes (des maux de têtes dû à l’altitude).
Huayna Potosi est une montagne qui culmine à 6088m d’altitude, située en Bolivie, au sein de la Cordillère Orientale. Sa proximité avec la Paz, la capitale bolivienne, en fait l’un des sommets les plus facile d’accès. En effet, avec seulement 25 km qui le sépare de la ville, on peut accéder au pied du Huayna Potosi en 3 heures de voiture.
Le prix du tour était d’environ 950 Bolivianos soit environ 130 – 150 euros pour 3 jours 2 nuits.
J1 / J2 / J3 / Départ / Sommet
J1 La PAZ –> Casa Blanca / 3h de voiture
Le jour J, je me retrouve seule devant l’agence, le guide arrive en courant et me dit que les 2 français ont annulé car ils sont soudainement malade. J’ai donc finalement un tour privé pour 3 jours et 2 nuits. Nous allons chercher mon équipement à l’intérieur de l’agence (baudrier, crampons, gants, piolets, veste chaude). Ensuite c’est parti pour environ 2/3 heures de voiture pour retrouver le premier refuge à 4700 m d’altitude.
Je pars vers 9h30 et J’arrive pour le repas du midi. Sur le chemin , on voit très rapidement des supers paysages et des lacs à couper le souffle.
Dans le refuge il y a déjà un autre groupe d’une autre agence, ils sont 12 (français, allemand, néerlandais…) . Vu que je suis seule, je me fais quand même une petite place au sein de leur groupe (toutefois je reste totalement dépendante de mon agence et guide au niveau des repas, explication pour l’ascension et surtout ma propre cordé avec mon guide :p) . Les gens sont supers sympa, je sympathise notamment avec les français (un couple et 2 filles et 1 autre gars). Ils sont tous très surpris car je suis la plus jeune du refuge (23 ans à peine), je voyage seule et surtout je fais l’ascension seule! Ils sont tous très admiratifs :p
L’après midi , nous allons nous entrainer un petit peu sur un mur de glace pour m’initier à utiliser les crampons, piolets qui nous seront utiles pour l’ascension. On s’entraine pour arriver au sommet du pic de glace, exercice pas évident du tout, mais j’arrive malgré tout à aller jusqu’en haut
Après cela détente & repas assez tôt au refuge et dodo tôt dans un immense dortoir à l’étage ! Il fait super froid, difficile de fermer l’œil et surtout bien stressée avec toutes les mises en gardes des risques potentiels de l’ascension.
JOUR 2 : Camp 1 –> Campo Alto 5100 m altitude 2h / 400 D+
Levée vers 8h30 du matin et petit déjeuner après une nuit compliquée en terme de sommeil. Le matin on traine tranquillement au refuge, et c’est seulement en début d’après midi que nous partons pour le 2ème refuge (Campo Alto), là ou l’ascension commence véritablement. Il faut environ 2h pour rejoindre le Campo Alto , avec quasiment 400 m de dénivelé positif. Il faut évidemment porter le sac avec tout l’équipement nécessaire pour l’ascension de nuit. Toutefois, j’apprécie bien la montée, elle se fait plutôt bien à mon gout ! J’arrive au refuge entre 14h30 et 15h. Je m’installe, choisi un lit pour la nuit.
Vers 16h30- 17h nous diner car 18h tout le monde au lit car on se lève vers 23h45/minuit pour débuter l’ascension. Je n’ai pas très faim depuis mon arrivée la veille, je mange donc très peu, à 16h30 je n’ai aucune envi de manger le repas préparé, je mange 3 fois rien, mais les autres m’obligent à manger un peu quand même. Je n’arrive pas à dormir de la soirée, le stress qui monte probablement et surtout une envie pressante d’aller faire pipi mais les toilettes sont à l’extérieur du refuge, alors l’idée de sortir dans le froid ne me tente pas du tout. Je me retiens le plus possible ce qui m’empêche de dormir mais finalement vers 22h je craque et je vais braver le froid! Au moment ou je commence à m’endormir, pas de chance, c’est le moment de se lever! Déjà que la nuit d’avant j’ai à peine fermé l’oeil, et presque rien mangé depuis mon arrivée, je pete la forme pour cette ascension (ou pas) . Mais inconcevable pour moi de ne pas réussir donc dans le mental je suis prête!
JOUR 3 : Campo Alto –> Ascension Huayna Potosi 6h30 d’ascension puis 2h de descente
C’est parti, je pars à minuit avec mon guide. Le gros avantage d’avoir un guide pour soi dans ce genre de situation, c’est que mon guide s’adapte à moi et moi seule. Donc dès que je suis prête on y va et pendant toute l’ascension nous marcherons à mon rythme. L’ascension commence directement sur la glace, donc on enfile dès le début les crampons au pied. Je suis la première à partir sur l’ensemble des participants (l’autre groupe de 12 personnes). Dès le début c’est assez intense, je marche doucement mais sans pression. Je me fais rattraper assez rapidement par 2 garçons qui m’ont suivi de près. Avec l’altitude la marche est difficile, j’ai vraiment l’impression de subir chaque pas et de marcher à 2 à l’heure. Je continue à me faire dépasser par certains et d’autres vont à peu près à mon rythme.
Vers 5400 m d’altitude, une première cordée de 2 filles n’en peuvent plus et décide d’abandonner. à 5500 m d’altitude, la 3ème et dernière fille du groupe qui faisait l’ascension avec son copain veut arrêter également, c’est trop pour elle. Son copain est donc encordé avec un autre guide, ils sont désormais 3 + 1 guide sur une cordée. Moi en réalité, j’aurais voulu que ça arrêter, j’étais aussi déjà épuisée mais je ne veux pas abandonner donc je continue. Mon guide est top, il m’encourage et me soutiens vraiment. Les autres cordées de garçons également, ils m’assurent que je peux le faire!
L’objectif est d’arriver avant 7h maximum au sommet pour voir le lever du soleil et surtout redescendre avant que le soleil ne se lève trop car c’est plus dangereux avec la glace qui peut “fondre”, notamment au dessus des crevasses du glacier. Vers 5h45/6h du matin, j’arrive à 6000 m d’altitude épuisée. Je n’en peux plus. Mais je vois enfin le bout, mais ça à l’air encore loin pourtant il reste seulement 88m . Je suis presque à 4 pattes mais si proche du but, je me lance un dernier coup de boost! La dernière étape est de monter sur la corniche pour arriver vraiment au sommet. Cette partie là n’est franchement pas évidente, c’est très étroit, un peu de vide, ça fait un peu peur.
Après un énorme effort, j’arrive enfin au sommet et des que je mets les pieds sur ce sommet, je commence à pleurer! Et oui toute l’émotion et la pression qui redescend! Tellement heureuse d’être arrivée jusqu’en haut! 2 cordées sont arrivées en haut avant moi ! D’autre sont encore derrière. Je prends 2/3 petites photos mais on ne traine pas il faut redescendre assez rapidement. Par contre on nous l’a annoncé au début !
Attention : Si la montée est difficile, attention à la descente c’est encore pire! Difficile de croire que la descente peut être plus dur que la montée, mais je vais vite réaliser que cette affirmation est bien vrai! Il faut environ 2 heures pour redescendre jusqu’au Campo Alto. Le soleil tape, avec toutes mes couches, j’ai chaud, je transpire comme pas possible, j’ai envi d’enlever toutes mes couches. En plus de ça je ne sens plus mes jambes, j’ai plus aucune force. Je tombe tout les 5 minutes, mon guide me tire . Je vois tout les groupes me dépasser pour descendre, j’arriverais donc la dernière au camp après 2 grosses heures de marche vers 9h/9h30. Une fois au refuge, l’autre groupe me félicite, ils sont supers heureux pour moi et je pleure dans les bras d’une des filles tellement c’était éprouvant physiquement et mentalement. Au total sur 13 personnes moi inclus, nous seront 7 à avoir réussie à aller au sommet.
Après un petite pause, on rassemble nos affaires et on redescend au premier refuge pour reprendre une voiture pour retourner à la Paz. Je rentre à la Paz vers 14h environ.
Merci Hélène Perrot pour ce récit 🙂